Le projet et la thématique de la Journée d'étude

Contexte
La recherche EVALANG (évaluation des compétences langagières d’enfants tout-venant et dysphasiques en situations spontanées) a pour objectif principal de créer un outil d’évaluation, fiable et objectif, des compétences langagières d’enfants avec ou sans troubles du développement du langage âgés entre 5 et 7 ans.

Cette grille ne peut être élaborée qu’en tenant compte des productions réelles d’enfants engagés dans des interactions verbales adulte-enfant.

Le projet BDEVALANG a un objectif principal :
constituer une base de données pour comprendre les processus développementaux typiques et atypiques.

 
La journée d'étude
ÉVALUATION DES PRATIQUES LANGAGIÈRES :
DES CONTEXTES FAMILIAUX AUX CONTEXTES CLINIQUES

Le terme « évaluation » s’observe de plus en plus fréquemment dans la littérature internationale, et tout particulièrement dans les travaux consacrés à la linguistique clinique. Toutefois, ce terme est polysémique et peut faire l’objet de diverses interprétations : mesure de l’efficacité d’une intervention, estimation d’un niveau de compétences, établissement d’une norme. Au cours de cette journée d’étude, nous nous intéresserons à l’évaluation des pratiques langagières, d’abord au travers de l’analyse des compétences de locuteurs et de la façon dont ceux-ci les mobilisent dans diverses activités langagières, puis par l’étude des pratiques professionnelles et de leurs effets sur les sujets présentant des troubles langagiers.

Dans le cadre des recherches en pathologie du langage, l’évaluation des compétences d’un locuteur (adulte, adolescent ou enfant) se fait principalement par le biais de tests de langage proposant des tâches de productions induites. De nombreux auteurs ont pu montrer que malgré la nécessité d’avoir recours à ces tests, ces derniers ne sont pas suffisants pour établir un profil langagier complet des sujets. Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’on s’intéresse aux compétences pragmatico-discursives ou communicationnelles (de Weck & Rodi, 2005 ; da Silva, 2015 ; da Silva Genest & Masson, à paraître). D’autres outils d’évaluation sont alors pris en compte tels que les questionnaires adressés à l’entourage (Inventaire Français du Développement Communicatif, Children’s Communication Checklist, etc.) ou l’évaluation des compétences en situation naturelle (activité de narration, jeu libre etc.). En effet, les recherches actuelles montrent que les productions linguistiques d’un locuteur (enfant ou adulte) ne peuvent pas être considérées indépendamment de leur ancrage discursif, et en particulier, que les compétences langagières sont mobilisées différemment par les locuteurs selon les activités en cours et les genres de discours qui leur sont associés (Kern & Chenu, 2010 ; Salazar Orvig et al., 2018).

L’analyse et l’évaluation des pratiques langagières passent également par celles des pratiques professionnelles et de leurs effets sur le patient. L’étude des interactions verbales en situation familiale (de Weck & Salazar, 2014) et clinique (de Weck, 2003 ; da Silva Genest, 2017 ; Masson et al., 2017) montre par exemple que la dynamique interactionnelle a un rôle essentiel pour le développement des compétences structurales et pragmatico-discursives d’une part et pour la prise en charge - directe et indirecte - des troubles langagiers d’autre part.

Cette journée d’étude se donne pour objectif de s’interroger sur trois aspects de l’évaluation :

* Quel(s) sens pouvons-nous attribuer au terme « évaluation » ?
* Comment pouvons-nous évaluer les pratiques langagières et les compétences linguistiques de sujets avec ou sans troubles du langage, et avec quels outils ?
* Comment rendre compte de l’efficience des pratiques professionnelles ?

Responsable scientifique : Christine da Silva Genest

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